Collaboration Horizontale, Navie et Carole Maurel

Un vrai coup de cœur ! J’avais entendu parler de cette bd par plusieurs copines sur Instagram et franchement je ne m’attendais pas à une bd aussi riche.

collaborationHorizontaleRésumé : Collaboration Horizontale, c’est l’histoire d’un amour interdit, d’une communauté de femmes solidaires, du quotidien d’un immeuble sous l’occupation… Entre héroïsme et trahison, il n’y a qu’un pas, souvent dangereux.

1942, Paris, Passage de la Bonne Graine. Rose, pour sauver son amie juive, Sarah, décide d’intervenir auprès de l’officier chargé de l’enquête, Mark. Rose est mariée à un prisonnier de guerre, avec qui elle a un enfant. Pourtant elle va se lancer dans une passion avec cet Allemand qui va lui révéler la femme qu’elle est. Cet immeuble est le sanctuaire de femmes héroïques et ordinaires, veuves ou célibataires, juives ou athées, scandaleuses ou acariâtres.

Cette bd m’a fait pensé à Fille de Rien de Sylvain Ricard, mais ici la question est abordée totalement différemment : la vie quotidienne, les sentiments … Tout est marqué par la sincérité.

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J’ai été touchée plusieurs choses dans cette bd :

– Les dessins. Ils sont magnifiques, ils sont très bien construits et j’ai été en extase devant certaines illustrations (dont celle ci-dessous). Tout passe par la simplicité et par les expressions des personnages. Ils permettent une réelle compréhension de toute chose.

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– La place des enfants. On parle beaucoup des adultes, des hommes, des femmes durant l’occupation allemande en France mais des enfants français ? Peu au final (du moins à ma connaissance). Et quand le petit Anaël comprend qu’il ne peut pas sortir parce qu’il est juif, sa phrase fait vraiment mal au coeur « Nous les juifs, on est différents du reste des êtres humains. Ca se voit pas mais sous nos habits, on est des dragons magique. Nous, on existe depuis des millions d’années ! Du coup tout le monde est fâché parce qu’on est élus et pas eux. Alors faut qu’on se cache. Mais on devrait se servir de nos pouvoirs pour se défendre, au lieu de fuir […] N’empêche, ils devaient être malheureux quand ils étaient petits, les allemands, pour devenir aussi méchants … » On voit que le petit garçon sort un discours déjà entendu (sûrement donné par ses parents) mais la dernière phrase montre une telle empathie c’est vraiment touchant.

– La violence de la fin de la 2nd Guerre Mondiale. On parle de la libération, on parle du recul des Allemands, le rôle clé des américains. Mais ce n’est que maintenant qu’on parle de la souffrance des personnes. Je ne dis pas que l’occupation était une bonne idée … Loin de là, mais tous les allemands n’étaient pas mauvais et de même pour les français. A la fin de la BD, on voit la « justice » qui était faite entre français vis-à-vis des femmes qui avaient été avec des allemands … On voit une justice injuste où il s’agit juste de revanche et où les femmes et les hommes qui ont « trahi' » la patrie se retrouvent humiliés et même tués sur la place publique. On commence à parler de cette aspect là maintenant à l’école mais cela n’enlève en rien la violence de ce geste, surtout quand on lit une vraie histoire d’amour comme dans cette bande dessinée.

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En conclusion, j’ai beaucoup aimé cette bd, il y aurait encore pleins de choses à dire mais je vous laisse le plaisir de la découvrir ! En tout cas, je suis très contente de l’avoir lu et je pense la relire prochainement !!

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